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« Mes bulles Essentielles »
Chaque mois nous avons un travail à faire.
Voici donc le sujet du mois!
Une œuvre de l’artiste berlinois, Otto Dix qui saisit une époque d’entre deux guerres.
Ne restez pas sur votre première réaction (pour autant, ce sera intéressant de noter comment vous avez réagi à cette proposition et à ce tableau)
Dépassez-la, traversez-la.
Pas mal ta perception de ce portrait ! Je la vois un tout petit peu différemment, ta « femme en rouge », et j’aime bien cet exercice 😉 Je te propose une autre vision, un autre « monde », croisons les regards 😉 :
Ludmila approche peut-être de ses 40 ans. Peut-être un peu moins. Mais son âge, de toute façon, elle s’en fiche. Ludmila écrit, des romans dont les principales protagonistes sont des femmes. Pas simple d’être publiée sous son nom, alors elle a pris un pseudo masculin. Non, pas celui d’un mari, elle n’est pas mariée et ne souhaite pas l’être.
Dans son monde de l’entre-deux-guerres, la place des femmes n’est pas simple. Surtout quand on est une intellectuelle. Alors elle n’hésite pas à transformer son apparence. Il ne s’agit sûrement pas de répondre aux critères de beauté ou de mode de l’époque. Cheveux courts, monocle, robe qui masque les formes, Ludmila aime brouiller les pistes, déconstruire les codes.
Elle est installée pour la soirée dans ce pub où grouille la faune artistique de Hamburg. En face d’elle, une amie, écrivaine elle aussi, à qui elle explique avec calme que les avancées féminines du début du siècle ont été coupées net par la guerre. Ils sont tous revenus en héros, elles ont toutes dû les accueillir en fermant la bouche.
Le rouge, c’est sa couleur. Qui dit, qui n’hésite pas à dire, qui s’impose et sait se faire entendre. Couleur des femmes qui affrontent leurs peurs et leur font la peau.
Mais c’est du côté de l’oliban, du patchouli, du vétiver et du santal qu’elle va chercher les fragrances dominante du parfum qu’elle porte. Un parfum puissant, qui l’attache aux réalités, très terre-à-terre, mais qui pourtant lui donne toute l’amplitude nécessaire à sa réflexion. Un parfum très brun. Mais c’est toujours la gamme du rouge.
Ce portrait dégage de la puissance, de la force, un être-là, présente, profonde. Seule concession à la légèreté (insoutenable, dirait Kundera…), la paille dans un verre éthéré que le serveur s’est cru obligé d’ajouter à l’alcool fort que la « dame » a commandé. Et le contraste de ces mains fines qui savent courir sur un piano, pour des échappées belles vers des mondes bleus…
Merci, super et j’adore. Inscrits toi dans le groupe, 1 exercice par mois et un live 🙂